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Rencard improvisé avec une touriste russe

  • Writer: Arsene
    Arsene
  • Mar 16, 2019
  • 7 min read

Updated: Apr 19, 2019



Mi-mars. J’ai eu un mois auparavant une intervention en février, rien de bien grave cependant. Il fait froid dehors. Je n’ai fait aucun daygame le mois passé, si ce n’est prendre un rapide numéro d’une américaine de Los Angeles, qui a répondu au premier message avant de disparaitre dans un trou noir.


Donc je décide à m’y remettre, et surprise surprise, je ressens cette bonne vieille peur d’approcher et d’être ridicule. Je commence avec de rapides compliments, je parle à deux filles qui ont exactement mon style, et je m’auto-éjecte sans raison particulière. Je finis la semaine en approchant une touriste marocaine qui se balade avec un sac jaune Selfridges. Je lui attribue le prix de la meilleure shopping girl Selfridges du mois. Nous discutons dix minutes au milieu de la rue, nous marchons ensemble un moment et je la quitte en prenant son numéro. Ce qui ne mène à rien, aucune réponse à mon premier message et j’ai la flemme de relancer. Elle a dû tomber dans le même trou noir que la californienne. Pas grave, c’est mieux que rien, on s’y remet progressivement.


Le mardi suivant je quitte le boulot vers dix-huit heures pour une session de daygame. Ma vib’ est vraiment basse. Ça va être dur de se faire un peu violence et d’arrêter de procrastiner. Il me faut une heure pour me décider à faire un compliment bateau, peu inspiré, à une fille à propos de ses chaussures un brin originales. Je ne la trouve pas franchement attirante, peu importe il faut que je parle aux gens, que je me sociabilise un peu, par étapes. Peu importe comment : je pourrais même parler à un passant et m’intéresser à la race de son chien. Au moins je suis fier de moi « wow incroyable j’ai parlé dix secondes à une inconnue après une heure de session, youpi youpi. » Il faut se satisfaire des petites victoires.


Vingt minutes plus tard je vois une fille assez grande avec des cheveux roux, joli visage et grands yeux bleus. Elle marche lentement et regarde autour d’elle comme une touriste rêveuse découvrant Londres. Je pense « en voiture Simone, va lui parler ». Je l’aborde, lui dit que je la trouve jolie et que j’ai pensé venir lui parler. Son regard est chaleureux et en même temps elle est relativement froide, ne disant pas grand-chose durant la première minute d’interaction, un peu comme pour transmettre le message « ok, voyons ce que tu as dans le ventre, tu as une minute. ». On appelle ça la minute russe, c’est bien connu dans le monde des pick-up artists.


Elle est effectivement russe, venu deux semaines à Londres pour suivre un cours. Son séjour à Londres touche à sa fin. Comme elle me dit qu’elle a souvent rêvé de venir à Londres, je lui demande si ses rêves comprenaient une courte mais intense romance avec un français beau et charismatique. Elle comprend l’humour, elle me répond qu’il n’y avait pas de français donc je propose d’ajouter ma petite note à l’histoire. La glace est maintenant rompue. Comme je me sens fatigué et un peu fainéant, j’inverse les rôles et lui dit honnêtement :

« J’ai fait la discussion jusqu’ici mais je suis fatigué, alors à toi de faire ta part du boulot, dis-moi quelque chose d’intéressant sur toi. »


Nous flirtons alors dix minutes au beau milieu de Covent Garden et comme je sais qu’elle doit rentrer en Russie deux jours plus tard, je suggère d’aller prendre un verre direct, aucune raison de prendre le numéro pour la voir plus tard, c’est maintenant que ça se passe. Elle accepte volontiers et je l’emmène dans un bar cocktails ou il m’arrive d’organiser des rencards.


Nous nous asseyons à une table haute l’un à côté de l’autre à côté du comptoir en plein milieu du bar, j’aurais préféré une table plus intime avec sofa, ce n’est pas la meilleure des logistiques mais ce n’est pas trop mal.

Je commande les verres et en profite pour tchatcher un peu avec la serveuse française.

Je reviens à la table et la conversation est fluide, avec un bon mélange d’attraction, confort, taquineries.

Je me décide à un moment à tenter de l’embrasser et elle rejette la tentative en me disant que je suis trop direct. Quelques jours auparavant il se trouve que j’ai écouté un podcast de Tom Torero ou il mentionne qu’il est assez rare qu’une fille russe vous laisse l’embrasser a la première tentative. Donc je fais un pas en arrière dans le processus de séduction et nous nous remettons à discuter tranquillement. Je peux sentir qu’elle a décliné le baiser mais qu’elle m’aime bien.


La soirée passe, c’est fun entre nous et nous sommes de plus en plus proches. Elle me laisse l’embrasser sur la joue et dans le cou, passer mon bras autour d’elle, mais elle rejette encore quelques tentatives pour l’embrasser.

Un couple arrive et s’installe sur un sofa derrière nous. Ils sont derrière elle, dans mon champ de vision quand je la regarde. Elle, en revanche, ne peut pas les voir. Ils commencent rapidement à se rouler des pelles de manière bien passionnée et à ce moment je suis super excité. Imaginez la situation : je suis en rendez-vous avec une fille que trouve attirante, je sens qu’elle est attirée aussi mais je n’arrive pas encore à l’embrasser, et pendant ce temps j’ai dans mon champ de vision un gars dans la même situation que moi, à ceci près que lui est en train d’emballer une jolie brune.


Je me rends aux toilettes, regarde ma montre pendant que je suis en train d’uriner, il est déjà minuit. J’ai bu trois verres de vin blanc sans manger, je commence à avoir la tête qui tourne. Il est temps de se rentrer.

Quand je retourne à la table le couple avec le bogosse et la jolie brune est toujours en train de s’emballer langoureusement, lucky bastard ! J’ai au moins l’idée d’utiliser la situation à mon avantage, je dis à ma copine russe :

« Regarde, juste derrière toi, t’as vu ça un peu, ils n’arrêtent pas de s’emballer, quelle démonstration d’affection en public, ce n’est pas très poli, nous on est bien éduqués on ne ferait pas ça. »


Le couple part quelques minutes plus tard et je suggère d’aller sur le sofa. Je vois qu’elle se sent bien avec moi, il est tard, cela fait plus de quatre heures que nous nous sommes rencontrés et elle n’a pas mentionné une fois l’heure tardive. Sur le sofa, elle pose sa tête sur mes épaules, nous sommes très proches, je fais une dernière tentative pour l’embrasser et là c’est parti : nous nous embrassons passionnément, nous sentons qu’il y a l’envie contenue les heures précédentes qui se libère finalement. Nous ne faisons que nous embrasser et nous bécoter pendant l’heure qui suit. Pas un mot échangé pendant une heure.

A l’heure ou le bar ferme, nous quittons la salle principale et empruntons le couloir menant vers la sortie. Seuls dans le couloir, nous nous galochons, je soulève sa jambe gauche et la pousse vers moi, la tenant proche, hanches contre hanches, les siennes étant à la même hauteur que les miennes : elle fait à peu près la même taille que moi, est plutôt grande et c’est encore autre chose que je trouve attirant chez elle. Et nous voilà en mode démonstration publique d’affection une nouvelle fois, jusqu’à ce que la serveuse française arrive et nous surprenne (pas forcement choquée, ce n’est pas comme si elle venait d’un pays ou les jeunes couples passent leur temps à se faire des mamours en public).

Nous sortons du bar et je me sens heureux, comblé par cette soirée légère. A ce moment-là ça me va de juste la conduire à la station, l’embrasser et la saluer. Je propose quand même qu’elle dorme chez moi mais franchement mon invitation manque de conviction. Pourquoi je ne tente pas plus de la ramener chez moi, pourquoi ne suis-je pas plus obsédé par le fait de « signer le deal » ? Eh bien, le fait est que j’ai passé un moment très agréable avec elle et ça me va de terminer comme ça. Appelez ça un manque d’ambition (je veux bien le concéder) mais je ne suis pas tellement obsédé par le « +1 dans le tableau de chasse ». Bien sûr je suis attiré par elle sexuellement mais a ce moment de la soirée je suis juste super comblé par cette soirée un peu coquine. Je suis également fatigué, un peu bourré, et content d’aller au lit. Franchement pas certain que j’aurais été le roi des étalons au lit dans ces conditions de surcroit.


Nous arrivons à l’arrêt de bus et manque de chance son bus arrive direct. Alors ça, ça m’énerve toujours : à chaque fois que je suis avec une fille et que j’ai envie d’apprécier quelques minutes de filouteries avec elle avant de se dire au revoir, il faut que ce satané bus arrive direct. Ça ne se passera pas comme ça cette fois-ci : son bus arrive et je lui suggère de prendre le prochain. Elle accepte volontiers, nous échangeons les numéros, chose que nous n’avions pas faite jusque-là, et nous nous remettons à montrer notre affection en public contre le mur d’un immeuble. Quelques personnes passent et commentent en rigolant « prenez-vous une chambre ». Le bus arrive finalement et il est temps de se dire au revoir.


Les deux soirs suivants, j’essaie de la rencarder avant qu’elle reparte pour la Russie mais elle est occupée à faire du networking avec les gens rencontrés durant le cours, ce qui pourrait l’aider à créer des connexions et pouvoir revenir exercer à Londres. Il faut que je sois honnête avec moi-même : il est possible aussi que la magie du moment soit passée et qu’elle ne soit plus intéressée. C'est ballot, cela me fend le cœur.


Peu importe, voilà une autre histoire qui commence en sortant du boulot en mode asthénique et qui se termine en passant un agréable moment avec une belle inconnue rencontrée dans la rue. Je kiffe ma life de la bombe de la balle ca déchire grave.

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